Le BRM 200 km de Verberie – 10 avril 2010

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Samedi 10 Avril 2010, 7h15, le départ est donné du château d’Aramont. Mon esprit est tout embrumé d’une nuit de sommeil trop courte, et de la fatigue de 9 jours de travail d’affilée. Je ne sais pas comment je me débrouille, mais juste après le départ tous les cyclos se sont évaporés ; d’un coup, et je continue seul… Mais où ont-ils bien pu passer ? Il faudrait absolument que j’arrive à me remettre le cerveau en route, pour qu’il assume au moins son service minimum. En fait, j’aurai besoin d’une bonne centaine de kilomètres pour me réveiller à peu près. La moitié du brevet, donc !

Pas grave, allez, demi-tour. Dans ce sens, je retrouve mon chemin assez facilement. Cette fois-ci, c’est vraiment parti ! Par contre, mon genou droit me fait mal dès les premiers tours de pédales, ce qui est nettement moins bien. Comme un air de déjà-vu, je crains le pire, mais la douleur cédera lentement au fil des kilomètres. Les articulations ont besoin de se dérouiller. Bientôt, j’aperçois un groupe de cinq au loin. Je me rapproche péniblement, j’ai du mal à me mettre en route, mais ils avancent bien tout de même. Heureusement, un passage à niveau providentiel viendra à mon secours pour leur bloquer le passage. Je me joins à eux après les salutations d’usage, et les six vaches à roulettes que nous sommes, finissent de regarder passer une paire de trains. Malgré ma déroute dès le départ, j’ai réussi en moins de 10km à trouver un groupe auquel me greffer. Elle n’est pas belle la vie ? Le froid est piquant pour les doigts, mais je supporte mon cuissard court. L’avantage de l’air glacial est qu’il m’anesthésie les genoux peu à peu. Le soleil est là au rendez-vous, dans de belles teintes chaudes et dorées, c’est déjà ça ; même si je ne cracherais pas sur quelques degrés supplémentaires. Une paire de vélos couchés se montrent faciles à doubler, je ne les reverrai plus par la suite. Bizarre, d’habitude ces engins-là sont plutôt rapides en plaine. Par prudence, je reste un peu à l’écart en arrière du groupe, ne cherchant pas à m’accrocher aux roues vu mon état d’éveil. Je fais de-ci de-là quelques brins de causette avec le groupe des cinq cyclos de Verberie. Le temps de leur fausser compagnie pour un arrêt pipi – ces choses-là n’attendent pas – j’appuie sur les pédales et je les rattrape sans trop de problèmes. Leur rythme est tranquille, trop peut-être. Mon vélo les intrigue beaucoup : le titane, les petites roues en 650c, le sloping inversé du cadre… Le doyen, de ses 73 ans me fait de temps en temps une petite frayeur. J’ai peur pour lui. À peu près tous les 10km, il verse dans le bas-côté, puis arrive plus ou moins acrobatiquement à rejoindre le bitume sous le regard blasé de mes camarades ! Ça doit être son habitude, car il n’y a que moi pour trouver cela un tant soit peu bizarre !

Nous arrivons à Crèvecœur-le-Grand pour le pointage des cartons jaunes et la pause-café qui va avec. Se réchauffer cinq minutes ne fait pas de mal. Ce coin de Picardie ne m’est pas inconnu. Nous repartons dans une température encore un peu fraîche, mais il fera 19° au meilleur de la journée… Plus tard ! Ce seul tronçon vraiment bosselé du parcours semble devenir casse-pattes pour certains de mes camarades. Comme je m’ennuie en queue de peloton, j’en profite pour remonter des places dans les montées, mais leur rythme lent dans les côtes me convient de moins en moins. Avec mon ancien VTT je ne dis pas, j’aurais tiré la langue à essayer des suivre ; mais là, avec un vélo digne de ce nom, je commence à m’ennuyer ! Après une dernière grimpette pour sortir de la cuvette d’Ailly-sur-Noye, la fin d’étape est toute proche.

À Moreuil, la moitié est déjà faite. Je suis déjà plus réveillé. Il est temps ! Après pointage et ravitaillement dans une boulangerie, je fais une petite pause pour contempler l’église Saint-Vaast qui m’intrigue par ses lignes résolument anguleuses et modernes. Finalement, je repars seul pour retrouver un rythme me convenant mieux. Les panneaux indicateurs me laissent dubitatif… Et pour cause, je me perds immédiatement en repartant de la ville. Pas trop grave, j’en suis quitte pour un détour de 5km. Ça aurait pu être pire. S’extraire de Moreuil nécessite d’affronter la dernière petite butte du parcours, ensuite le profil s’assagit. Après les cent premiers kilomètres finalement trop tranquilles, j’accélère la cadence malgré un vent qui devient gênant. Une caisse à savon sans permis, bruyante et à bout de souffle n’en finit pas d’essayer de me doubler, pour finalement y arriver et surtout à m’enfumer ! À Crapeaumesnil, je croise la rue de la Mare… Forcément ! Il suffit de pas grand-chose pour me faire sourire, mais ça fait du bien. Dans le même esprit, je passe à Cuy encore très en forme, puis Le Maigremont qui mérite trop bien son nom, se trouve à peine en faux plat !

Arrivé pour pointer à Noyon, aucun cyclo en vue, sauf un seul égaré pas vraiment aimable. Tant pis. Je fais tamponner à la boulangerie, parce que la route, ça creuse ! En repartant après avoir dévoré mon croissant aux amandes, je reconnais adossées à un bistrot, les montures de mes cinq ex-compagnons des 100 premiers kilomètres. Ils sont déjà là ; bizarre. Il n’y a plus qu’à rentrer, 50km à peine. La fin de parcours traversant la forêt de Compiègne est plutôt agréable, malgré des portions de routes avec un fort trafic automobile. Je résiste à la tentation d’y échapper sur les chemins forestiers de traverse en grappillant au passage quelques kilomètres, mais tricher n’aurait strictement aucun intérêt sur un brevet si court… Être plus en sécurité, par contre, si ! Mais non, je continue sur les grands bouts droits roulants, puis le panneau d’entrée dans Verberie me surprend presque : c’est déjà fini ! Je rejoins donc le château d’Aramont où un mariage se déroule maintenant. Fin d’une balade agréable au dénivelé très raisonnable.

 

 

Pour en savoir plus  :
le parcours ICI

le lien Openrunner ICI
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