Pneus de la Confrérie des 650 : test longue durée & alternatives

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Avant que le 650B ne redevienne à la mode grâce aux VTT, il ne restait dans ce format sinistré que des pneus aussi excitants que des Michelin World Tour… Autrement dit pas grand-chose ! Puis vint l’idée de la Confrérie des 650 de produire son propre pneu en confiant sa production à Hutchinson. Initiative sympa pour nos randonneuses, anciennes comme moderne. Avec leurs flancs gris sobres s’accordant à toutes les époques, le résultat est assez réussi… à part le marquage « 650 » bariolé de jaune et de vert, mais ce n’est pas hyper voyant non plus !

À l’usage, ils se montrent très endurants et sécurisants sur le mouillé. Leur longévité et leur résistance aux crevaisons est sans défaut. Bien que ces pneus soient très fragiles aux tessons, pour le reste, les perforations restent exceptionnelles, même après les 8000 km que je tire facilement d’un train de pneus en les permutant ; ce qui est déjà pas mal !

Très roulants et offrant aussi peu de résistance au roulement que des pneus fins de route, ils sont par contre plus expressifs, murmurants avec le bitume (sans aller jusqu’à hurler comme un pneu de VTT à bonne vitesse). Jusque-là, parfait. Confortables, oui sans doute (avec leur profil de 32mm et un tissage raisonnable de 127TPI) mais comme j’ai le fessier plutôt délicat, je ne les ai pas trouvés bien renversants en longues distances, gonflés à 4 bars à l’avant et 4,5 à l’arrière (le bonhomme est grand, quand même). Il faut dire que sur le Paris-Brest-Paris 2015, ils ont bien sauvé les meubles face au supplice de ma foutue selle Berthoud, donc rien à redire de ce côté-là.

Hélas, largement avant d’atteindre leur durée de vie maximum, ces pneus donnent des signes inquiétants de dégradation au bout d’un ou deux milliers de kilomètres :

  • Sur les premières séries, d’innombrables craquelures sont très vite apparues sur les quarts externes de la bande de roulement ; avec une fissure continue et profonde jusqu’à la toile, les désolidarisant de la partie centrale de la bande de roulement. Bref, pas terrible.

    Les défauts des premières séries :
    – une constellation de craquelures le long des extérieurs de la bande de roulement,
    – une des deux fissures profondes jusqu’à la toile !
  • Sur les générations suivantes, plus aucun problème de formulation de la gomme ; tant mieux. Ça résiste au vieillissement, aux kilomètres, les flancs gris deviennent un peu dégueulasses mais on s’en fout ; parfait… Sauf qu’un autre défaut est apparu : le toilage au niveau des tringles se délite complètement ! Très anxiogène lors de la réparation d’une crevaison, à se demander si les tringles ne vont pas vous rester dans les mains. Bref, pas terrible non plus !

    Les générations actuelles ne posent pas de problème avec la bande de roulement…
    Mais le toilage se décolle des tringles puis se délite complètement !

 

Alors, faut-il persister à utiliser ces pneus offrant un bon comportement routier, un certain confort et un look sympa pour les randonneuses vintage ? … Mais justement, sont-ils adaptés, ces pneus, aux roues des « vieilleries » à jantes sans rebords internes ?

Deux jantes aluminium vintage :
– devant, le rebord interne assure un bon accrochage des pneus à tringles souples,
– à l’arrière, une jante sans rebord, présente un risque de déjanter.

Prendre le risque, OK, mais pour équiper toutes les roues, ou seulement des jantes à crochets ? Je me méfie des pneus à tringles souples, et comme je ne trouve pas sur ceux-ci la mention habituelle « mount only on hooked rims », ça ne veut pas forcément dire qu’ils conviennent à des jantes sans crochets. L’absence d’interdiction ne veut pas forcément dire autorisation !

Pour clarifier la situation, j’envoie un p’tit mail. Naïvement, pour savoir si les séries actuelles ont corrigé le problème de toilage des tringles, et si ces pneus se montent sur des jantes sans crochets. Deux renseignements basiques, quoi. Ces Messieurs de la Confrérie y ont répondu par le mépris. Bien, bien, bien. Quand je relis le joli laïus figurant sur l’emballage des pneus : « En achetant ce produit vous soutenez une filière de bénévoles désireux de répondre aux attentes et aux besoins des randonneurs cyclistes » (sic !), ça me fait un peu sourire ! Mais bon, nous ne vivons pas dans un monde parfait.

Je me suis donc tourné vers la version plus industrielle de ces pneus, fabriqués également en France par Hutchinson, les Top Slick2 en 27,5″ qui – et c’est assez drôle – ne mentionnent pas le 650B sur l’emballage, parce que sans doute trop ringard, laissant croire à des slicks purement VTT !

Dommage, ils sont pourtant plus sympas ces pneus bicolores de la Confrérie, par rapport au noir tristounet – et au tissage moins confortable de 66TPI – de grande diffusion. Question poids, il y a égalité entre les pneus de la Confrérie (≃ 215g) et le Top Slick2 (à peine 10g de moins).

Pour mes jantes sans rebords internes, je m’en tiens aux Schwalbe Kojak – confortables mais au look un peu voyant – dont les tringles rigides ne risquent pas de s’éjecter de mes roues les plus anciennes… C’est au moins ça !

Trois pneus en 650b :
– un Schwalbe Kojak à tringles rigides : confort et sécurité pour les jantes les plus anciennes,
– un Hutchinson Top Slick2 : une production industrielle qui évite les défauts du pneu de la Confrérie,
– Le pneu de la Confrérie des 650 : une excellente initiative… mais qui ne tient pas ses promesses dans le temps !
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