Les roues Mavic Crossmax SL ne se présentent plus. Figures iconiques du haut de gamme du début des années 2000, hors de prix à l’époque et toujours aujourd’hui en occasion ! Modèles de légèreté – pour les roues à freins à patins, parce qu’en version disque c’est moins évident – leur principal défaut est la corrosion insidieuse des jantes qui les attaque préférentiellement de l’intérieur, et peut avec le temps devenir assez prononcée ! Malgré cela, cet exemple de beau matériel pour VTT (mais qui peut aussi, pourquoi pas, équiper un vélo de randonnée comme ici) a connu deux grandes générations – avant l’évolution vers le type SLR – mais dans le principe cela ne change pas grand-chose.
Pour les reconnaître, l’axe est composé différemment et ses pièces sont incompatibles d’une version à l’autre. De façon plus évidente, les moyeux n’ont pas la même allure, ce qui se traduit visuellement par :
- Un moyeu en aluminium doté de flasques plastiques recouvrant ses extrémités, sur les anciens modèles. Ici en version freinage sur jante.
Moyeu aluminium, mais sans caches plastiques pour cet ancien modèle en version freinage sur disque.
- Un moyeu composite plastique / aluminium pour les modèles plus récents. Les extrémités de l’axe paraissent « ouvertes » derrière des flasques symboliques.
Cet article est basé sur les anciens modèles, les différences concernant les modèles plus récents figurent en encadrés.
Place au démontage :
Dévisser l’écrou de l’autre côté de la bague à 6 ergots.
En cas de difficulté, s’il ne vient pas à la main, s’aider d’une clé BTR de 5mm (et éventuellement d’une clé à ergots pour l’autre côté).Pour glisser plus facilement la clé à ergots, on pourra éventuellement retirer l’embout de l’axe. Il est juste emboîté, et souvent retenu de façon assez ferme (par un joint torique). Ce n’est pas obligatoire, mais cette option peut s’avérer utile pour ajuster le jeu aux roulements à la fin.
Sur les modèles plus récents, il faut débuter le désassemblage en déboîtant le petit embout noir de l’axe. Il offre parfois une certaine résistance mais est juste tenu par un joint torique.
Dévisser ensuite la bague à 6 ergots (à l’aide d’une clé BTR et d’une clé à ergots) comme sur les anciens modèles, ci-dessus.
Retirer l’écrou.
Déboîter la partie centrale, le roulement à billes commence à apparaître.
Sur les modèles plus récents, il faut juste retirer la bague à 6 ergots que l’on vient de dévisser.
Chasser l’axe par l’intérieur. Il vient facilement, sans opposer trop de résistance.
Retirer les caches plastique de chaque côté, à l’aide d’une fine lame de tournevis (les caches sont les mêmes des deux côtés). On a maintenant complètement accès aux roulements.
Il n’y a pas de caches plastiques sur les versions à disque.
Sur les modèles plus récents il n’y a pas de caches à retirer.
Chasser les roulements par l’intérieur à l’aide d’une tige, la plus grosse possible, passant dans le roulement ; idéalement en métal « mou » (cuivre, aluminium) ou en bois dur.
Procéder à petits coups secs de maillet en décalant à chaque fois la tige. Pas besoin de taper fort – au contraire – le roulement vient sans problème, on évite ainsi de le mettre de travers.
Malgré les apparences, le roulement sort sans heurter les têtes de rayons ! Ça passe tout juste, mais sans toucher.
Les roulements à billes sont des 6903, un grand classique de l’industrie que l’on peut se procurer sans problème.
Sur les modèles plus récents, les roulements (plus petits) sont des 6901, tout aussi facile à trouver.
Comme pour d’autres moyeux Mavic plus anciens, tels que les célèbres 500/550 RD ; les roulements disposent d’un flasque plastique étanche à l’eau du côté extérieur, et d’un flasque métallique (ne provoquant pas de frottement) simplement étanche à la poussière, vers l’intérieur. Vu qu’on ne peut pas avoir les deux sortes de flasques sur un même roulement standard, alors, plastique (étanche) ou métallique (sans frottement) ? Comme en situation réelle de roulage les routes ne sont pas forcément propres, et que le frottement supplémentaire induit par deuxième flasque est franchement négligeable, autant s’en tenir aux roulements de suffixe RS ou 2RS (flasques plastiques) et résister à la tentation de retirer les flasques des faces internes en se disant que l’intérieur du moyeu est clos. L’idée est très mauvaise car l’absence de barrière dispersera facilement la graisse du roulement, et les saletés arrivant quand même à pénétrer l’intérieur du moyeu entraîneront une usure prématurée.
Prendre donc des roulements 6903 (ou 6901 pour les modèles plus récents) de bonne qualité avec deux flasques RS… en évitant les chinoiseries souvent médiocres, surtout quand le prix est trop alléchant ! Les marques de confiance sont nombreuses, telles SKF, FAG, INA, NTN, NSK ou SNR toutes connues dans le monde industriel, et Enduro Bearings dans celui du vélo.
Poser soigneusement le roulement neuf, bien à plat sur le moyeu.
À l’aide d’une douille reposant sur l’extérieur du roulement, l’enfoncer à coups secs de maillet. Le roulement ne craint rien.
Les roulements bien positionnés au fond du moyeu, reclipser les caches plastiques (il n’y a pas de caches plastiques sur les versions à disque).
Graisser légèrement les portées de l’axe et l’enfoncer bien droit. Si les roulements sont bien placés au fond de leurs logements, l’axe entre complètement à la main sans difficulté.
Remboîter l’entretoise. Aucun risque de se tromper de sens, elle ne peut pas rentrer à l’envers.
Reste à revisser l’écrou, et le tour est joué !
Sur les modèles plus récents, les pièces sont différentes. Penser à mettre une goutte d’huile sur l’axe en remboîtant l’entretoise (en plus de la graisse sur les portées des roulements). il faut seulement revisser la bague à 6 ergots puis remboîter le petit embout noir sur l’axe en appuyant fermement dessus… Et voilà !
Pour finir, si la roue présente du jeu en latéral ou au contraire manque de fluidité à cause de roulements trop comprimés, il faut jouer sur le serrage de la bague à ergots.
Si cela n’a pas été fait au départ, retirer l’embout de l’axe coté ergots. Il est juste emboîté, et souvent retenu de façon assez ferme (par un joint torique). Au centre de l’axe se dévoile une empreinte 6 pans de 10mm, pour y glisser une clé BTR.
Le jeu se règle alors à l’aide d’une clé à ergots ; dans le sens horaire pour mettre les roulements en contrainte, dans le sens antihoraire pour davantage de fluidité.
Sur les modèles plus récents, le principe est le même mais en glissant une clé BTR de 5mm par l’autre côté, sans retirer l’embout de l’axe.