Anatomie des roues libres Maillard 24 cannelures

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Maillard a produit énormément de roues libres… qu’il est encore aujourd’hui très facile de trouver en bon état et / ou à un prix ridicule. Différentes familles pour différents intérêts. Je vais vous parler ici des plus simples, les roues-libres 5 vitesses à 24 grosses cannelures d’environ 30mm de diamètre (appelées souvent Normandy, même si ça n’apparait pas sur la roue libre !)

Voici à quoi elles ressemblent :

Pas très sexy, pas très personnalisables non plus, celles qu’on trouve à la pelle sont les très populaires 14-17-19-21-24 emblématiques de la gamme… avec l’agaçant « trou » du départ, passant sans transition du 14 au 17 dents. Une monte classique pour traînes-couillons et milieux de gammes (repères 1, 2 et 5 sur la photo) ainsi que sa variante plus anecdotique à deux ergots (repère 6). les 14-28 (repère 3) et 14-26 (repère 4) sont plus intéressantes, en présentant des rapports plus homogènes.

Au préalable, pour extraire cette roue libre du moyeu, je vous propose de réaliser un extracteur.

Vues de l’arrière, ces roues libres ne sont pas très bavardes. Habituellement sans indications (à gauche), elles se vissent sur un moyeu en filetage français. Une mention « BSC » (à droite) les destinent aux filetages internationaux.

Désassembler cette roue libre à l’aide de deux fouets ne pose pas de problème (pour y arriver facilement voir ICI).

Très souvent, les deux premiers pignons se dévissent en restant ensemble, mais on peut ensuite les séparer sans difficulté si nécessaire.

On voit bien que le deuxième pignon, celui de 17, est le minimum que peut accepter le (gros) corps de cette roue libre, expliquant le « trou » agaçant entre les deux premiers pignons, de 14 et 17 dents (obligatoire vu la conception de cette roue libre).

Dans le détail, voici de quoi se compose ce type de roue libre :

  • un corps de roue libre comportant deux cliquets (1 seul engagé à la fois),
  • deux premiers pignons de départ filetés,
  • trois pignons plats de même diamètre central,
  • deux entretoises placées entre les pignons plats.

Le corps de roue libre se trouve habituellement cannelé (MAILLARD anonyme) ; mais il existe aussi une version à deux ergots, assez rare (signé ATOM), et que je ne vous conseille pas, car plus difficile à extraire proprement du moyeu.

Entre les deux versions, seules la partie externe du corps et les séries de billes sont interchangeables, pas le reste. Ce détail est important si vous envisagez de reconditionner un corps de roue-libre avec deux épaves de types différents.

 

 

Comme vous le voyez, le corps de roue libre est très plat par rapport à son diamètre. Le filetage supportant directement le deuxième pignon ne peut pas accueillir moins de 17 dents, ce qui explique encore une fois le passage direct de 14 à 17 dents.

 

Les trois derniers pignons ont un diamètre intérieur de 56mm pour une épaisseur de 2mm. Le 21 se trouve en version percée ou non, mais la différence de poids est marginale : 37g contre 44g.

Entre deux pignons plats, prend place une entretoise plastique habituellement noire (avec ou sans encoches), mais parfois blanche. L’épaisseur ne change pas, et est de 3,6mm dans tous deux cas.

Les deux premiers pignons sont vissés ensemble sur le corps de roue libre. Le profil a un peu évolué, mais ne change pas grand-chose. Toutes les générations peuvent être panachées sans faute ni de goût, ni de fonctionnement !  Remarquez tout de même (à droite) sur le dernier modèle signé Sachs-Maillard, un pignon de 14 biseauté pour mieux monter les rapports et améliorer la ligne de chaîne. Sympa.

 

Le second pignon de 17 dents est porteur du premier, via un filetage intérieur de 42mm.

 

Il se visse sur le corps de roue libre à l’aide d’un filetage intérieur de 54mm.

 

L’épaisseur totale de ce pignon est de 9,5mm.

 

Le premier pignon, de 14, se visse directement dans le second, via un filetage extérieur de 43mm. Deux générations sont présentées ici : ancienne à gauche, moderne à droite.

C’est bien beau tout ça, mais bon, pourquoi chercher à désassembler un modèle de roue libre dont les possibilités de personnalisation des pignons sont assez limités… d’autant plus qu’ils sont devenus introuvables au détail ?

  • Avant tout pour entretenir ou remettre en état le mécanisme de cliquets, quand la roue-libre devient capricieuse ou bruyante. Avec un peu de méthode, c’est très simple pour ces mécanismes très robustes. Le détail dans cet article.
  • Pour récupérer les pignons plats afin de remettre en état une roue libre, bien plus rare, de la famille Atom 77 (Compact ou non).
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