Test cuissard Rapha Classic (série limitée L’étape du Tour)

Share Button

Dans ma recherche de cuissards de bonne qualité pour remplacer mes vieux Assos avec autre chose que leur série S7 – inabordable et peu convaincante – je vais vous parler de ce Rapha série limitée (équivalent à la série Classic). Pour faire court : il est un bon cran au-dessus du Louison Bobet SaintBrieuc 48 pour la résistance du tissu à l’abrasion, et l’absence de couture blessante… bien que je lui préfère un LeBram Iseran.

Vous savez tout, mais voyons ça en détail. L’aspect visuel d’abord. Rien à redire, c’est beau et c’est bien fait. Le cuissard semble bien coupé, avec les coutures des panneaux placées au bon endroit… Et il y a ce lettrage Rapha, qui même s’il reste assez discret, m’a fait hésiter à acheter ce cuissard, fût-il en soldes. Bah oui, pour être honnête, Rapha traîne pour moi une image – assumée – de fringues pour bobos citadins qui veulent bien s’encanailler en cambrousse pour finir en sueur, mais toujours en sentant bon, et surtout avec classe ; pas en haillons ! Bref, bien trop chic pour un mec qui peut piquer du nez cinq minutes sur une plage, sous un abribus, sur un carré de béton ou dans des toilettes publiques en guise de bonne nuit.

En enfilant la chose, la première impression se confirme : les coutures sont bien placées, pas comme sur le Louison Bobet SaintBrieuc 48 qui arrive à me blesser en longue distance. Ici, pas de problème. Par contre, le fond du cuissard de couleur noire n’est pas très engageant… défaut purement psychologique ! En effet, il est ferme au toucher, de bonne épaisseur, et sans évidements qui font beaucoup pour justifier le côté « technique », mais absolument rien – au contraire – pour le confort. Bref, pas de faute de goût, alors qu’avec un cœur de cible de bobos on aurait pu s’attendre à des détails marketing autant discutables qu’inutiles. Pour finir, les bandes élastiques aux cuisses sont monstrueusement larges à première vue (6cm quand même !) mais sans épaisseur, sans forme, molasses, atones. Arriveront-ils à tenir en place sans glisser ou rouler ?

Vérifions tout cela sur le terrain avec le BRM 300km de Fontaine-les-Grès. Je teste toujours mes nouveaux cuissards sur cette distance. 200km ne sont pas forcément suffisants pour mettre en lumière un confort limite, et 400km ou plus  peuvent tourner au supplice en cas de mauvaise pioche. Donc après cette virée au dénivelé raisonnable, le verdict est sans appel : adopté… mais pas forcément pour un 1000 !

Le fond s’est montré dans la très bonne moyenne des cuissards typés endurance en termes de confort, soit pour un fessier hyper fragile comme le mien – et même équipé d’une selle en cuir – rien de merveilleux, mais très supportable quand même. Les élastiques en bas des cuisses se sont montrés, eux, d’une neutralité exceptionnelle. Ils ne se sont pas fait remarquer, toujours en place sans faire ressentir de compression ; en ne laissant absolument aucune trace sur la peau, et ça, ce n’est pas toujours le cas chez d’autres fabricants qui peuvent vous flanquer des marques de succion, de « ventouses », jusqu’à former de petites plaies par temps chaud. Ici, rien. Par contre, au déshabillage j’ai constaté un beau sillon rouge courant le long des cuisses, sur le devant. Ces marques transitoires laissées par la couture n’ont provoqué aucune douleur – je ne m’en étais même pas aperçu – et ont disparu assez rapidement après la douche, donc rien à redire.

Les bretelles, bien que réalisées en tissu – et non en une espèce de filet comme souvent sur d’autres cuissards – ne se sont pas montrées trop chaudes. Aucun risque d’agression pour les tétons fragiles, encore un bon point.

Cerise sur le gâteau, pour un mec mal fichu comme moi – assis bien en arrière malgré la selle reculée à fond sur une tige dotée elle aussi d’un bon recul – même le frottement des gros rivets en cuivre de ma selle n’ont absolument laissé aucune marque d’abrasion sur le tissu ; rien de rien, et ça c’est très bien ! Et encore plus fort, je n’ai même pas senti les rivets à travers le rembourrage. Encore un bon point.

En résumé : même si l’insert n’est pas le meilleur du monde au niveau du confort aux ischions – il est mieux rembourré sur l’arrière – ce cuissard est très bon pour des sorties allant jusqu’à 600km maximum. Le tissu semble costaud et fait pour durer. Cependant, je pense honnêtement que ce Rapha serait limite pour des distances supérieures réalisées en non-stop.

Share Button