Reconditionner un mécanisme de cassette Sachs Neos

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Dans le courant des années 90, Sachs a commercialisé différents systèmes de moyeux pour cassette (voir aussi ce 3000). Ici ce modèle Neos – reconnaissable au signe « N » dans un cercle, à moitié effacé sur le moyeu – est resté fidèle à la traditionnelle construction par cônes / billes / cuvettes, et ne dispose donc pas de « vrais » roulements à billes. La fabrication de ces moyeux est robuste… sauf en ce qui concerne le ressort de rappel des cliquets, qui lui, est très fragile et la source de mauvais enclenchements suivis d’une défaillance rapide et totale de verrouillage, mais c’est tout à fait réparable. Voyons ça en détail :

  1. L’axe dispose d’un montage classique. Il faut libérer un écrou et son cône pour pouvoir le sortir d’un côté. Ici les billes de 6,35mm (ou 1/4″) apparaissent bien graissées, c’est déjà une bonne chose !
  2. Mettre les billes de côté, et sortir totalement l’axe.

  1. De l’autre côté, retirer délicatement le petit joint cache-poussière en caoutchouc, ce qui permet de récupérer plus facilement l’autre série de billes. Il y en a également 9 de 6,35mm (ou 1/4″).

 

  1. On a maintenant accès au corps de roue libre. Il se démonte par les 2 encoches de sa cuvette. Si elle n’est pas serrée trop fort, une simple pince plate suffit à la dévisser dans le sens horaire… Sinon il faudra se fabriquer un outil à l’aide d’un bout de barre d’acier (en suivant l’exemple de cet article).
  2. Dévisser complètement et retirer l’écrou cuvette. Les 25 petites billes de 3,175mm (ou 1/8″) du chemin de billes supérieur apparaissent.
  3. Soulever délicatement le corps de roue libre. 25 autres petites billes de 3,175mm (ou 1/8″) apparaissent, formant le chemin de billes inférieur.
  4. On a maintenant accès aux deux cliquets, qui ne sont pas disposés l’un en face de l’autre, comme d’habitude, mais curieusement espacés de 90°… Ils apparaissent recouverts de vieille huile figée. À l’aide d’une fine lame de tournevis, dégager en douceur le ressort de sa gorge pour pouvoir retirer les cliquets.
  5. Mauvaise surprise : ici le ressort est cassé en deux, ce qui explique pourquoi les cliquets ne s’engageaient jamais ! La panne est expliquée et le reste des pièces semble a priori en bon état. Pour le confirmer, un bon nettoyage s’impose. Cliquets, dents de loup, billes et chemins de billes, tout est opérationnel, à part le ressort d’origine, très fragile… qu’il faut recréer, pas le choix !
  6. Pour cela, de la corde à piano de 0,7mm (ou 0,725mm) va résoudre le problème… La former en un anneau terminé par deux ergots (pour l’éviter de tourner). Faire un diamètre un peu plus petit que d’origine (pour mieux agir en compression sur les cliquets) car même si la corde à piano permet de réaliser de bons ressorts de dépannage, ce ne sera pas pour autant un véritable ressort (sinon on ne pourrait pas changer sa forme définitivement, CQFD).
  1. Présenter le « ressort » sur le filetage du moyeu. Il doit déjà serrer légèrement. Positionner les ergots face au large creux plat qui n’accueille pas de cliquet.

 

  1. L’amener dans la gorge centrale en s’aidant au besoin d’une fine lame de tournevis.

 

  1. Faire glisser un cliquet puis l’autre sous le « ressort » avec là aussi l’aide éventuelle d’une fine lame de tournevis.
  2. Une fois en place, les cliquets doivent s’écarter nettement en périphérie, sans avoir à y toucher.
  3. Remettre provisoirement le corps de roue libre en tournant dans le sens antihoraire (pour enclencher les cliquets dans les dents de loup) et vérifier leur fonctionnement (et celui du ressort de rappel). Ils doivent émettre un cliquetis net, franc et sonore… Sinon, le ressort n’est pas assez serré.
  1. Retirer le corps de roue libre et graisser le chemin de billes en ne débordant pas vers les cliquets. Remettre les 25 billes de 3,175mm (ou 1/8″) bien plaquées vers le centre. La graisse permet de les faire tenir en place le temps du remontage. Les remplacer si elles comportent des traces d’usure ou de piquetage.
  2. Représenter, définitivement cette fois, le corps de roue libre en tournant dans le sens antihoraire. S’aider éventuellement d’une fine lame de tournevis pour engager les cliquets un à un en évitant de faire tomber des billes.
  3. Remettre la rondelle de calage pour empêcher les billes (de l’étape 19) de tomber dans les dents de loup.

 

 

 

  1. Graisser le chemin de billes sans déborder vers l’intérieur du mécanisme.

 

  1. Bien plaquer les 25 billes de 3,175mm (ou 1/8″) en périphérie, puis arroser d’huile l’intérieur des dents de loup par un espace n’accueillant pas de cliquet. De manière générale, jamais de graisse à l’intérieur d’un mécanisme de roue libre, elle à tendance à figer les cliquets au fond de leur logement.
  1. Poser la cuvette chemin de billes avec ses 2 encoches tournées vers l’extérieur,et la revisser dans le sens antihoraire.
  2. Retourner la roue et graisser le chemin de billes du moyeu.

Ici il y a des traces d’oxydation de surface, mais la piste est restée en bon état.

  1. Plaquer les 9 billes de 6,35mm (ou 1/4″) bien en périphérie.
  2. Graisser le cône de l’axe et le remboîter… en n’oubliant pas le petit joint cache-poussière en caoutchouc (flèche verte ; retiré à l’étape 3).
  3. Retourner la roue et graisser le chemin de billes du corps de roue libre, puis plaquer les 9 billes de 6,35mm (ou 1/4″) bien en périphérie.

 

  1. Graisser le cône et le visser sur l’axe.

 

 

 

  1. Pour finir, il ne reste plus qu’à régler le jeu aux roulements à l’aide du contre-écrou.
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