Le BRM 300 km de Fontaine-les-Grès – 23 mars 2019

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Même parcours que l’année dernière, presque le même contexte : je n’ai pas roulé depuis le début de l’année, à part sur le BRM 200km d’Andrésy et son vent mémorable. La force du souffle a sans doute décuplé les kilomètres, et deux semaines plus tard, il en restera peut-être quelque chose de bien pour ce brevet-ci.

Départ à 4h du matin au clair de lune. Une petite quinzaine de participants, sans doute quelques retardataires encore attendus, et me voilà dans un groupe de six. Le rythme est assez tranquille. Je peux m’arrêter cinq fois pour pisser, j’en ai besoin à cause du froid et pour évacuer le café, et pourquoi pas, peut-être inconsciemment pour marquer mon territoire… allez savoir ! Bref le rythme est assez tranquille puisque j’arrive à chaque fois à rejoindre le groupe, et franchement, ce n’est pas souvent qu’après mes arrêts vessie je ne me retrouve pas en solo… Dans la nuit, les églises bien assises sur leurs pierres massives, se devinent en silhouettes trapues clairs-obscurs sous les rayons de lune. Les degrés semblent baisser comme nous nous enfonçons dans cette fin de nuit. Début de printemps frais : -2°C au thermomètre, ça fait tout de même frais pour une fin mars. Juste avant l’aube, la silhouette de l’église de Molinons se détache en ombre chinoise. Le moulin en sortie de Villeneuve l’Archevêque est toujours aussi bien mis en valeur dans son éclairage… bien qu’il exprime surtout des tons verdâtres ! Puis le petit jour revient, saupoudrant sa poussière argentée sur la prairie. Quelques petites bosses finalement pas bien méchantes, comme pour atteindre Les Hauts-de-Flassy, donnent un peu de relief au parcours. Un beau soleil se lève avec le jour, mais il faut encore de la patience pour que les températures redeviennent positives. L’arrivée sur Joigny offre toujours cette perspective insolite de grands immeubles en périphérie de la ville, cachés derrière la dernière butte de la route et ressemblant à des dents plantées dans une gencive d’herbe.

Après le pointage de rigueur, je repars seul pour être plus à mon rythme. Toujours sous le beau soleil, toujours aussi froid, et toujours avec de petites bosses. En sortie de Joigny, un cyclo pense suivre le circuit à l’envers à cause de son GPS qui n’en démord pas. La boucle pour atteindre Tanerre-en-Puissaie n’est pas pour tout de suite, il n’y a pas de raison de se perdre ni de partir dans l’autre sens… pas encore ! Je le retrouverai quelques kilomètres plus loin, toujours aussi dubitatif. Je renonce à essayer de lui faire comprendre l’évidence. Je passe par la Ferté-Loupière. Petite incursion dans le village, j’y repasserai dans quelques heures. Une petite bosse pour s’extraire du bourg, et je vérifie être bien dans le bon sens, pour que cette fois le participant au GPS capricieux n’ait pas raison. Tout va bien. Vers 10h, les températures sont devenues agréables. Je fais une petite pause fraîcheur au cimetière à l’entrée de Charny. Au moins je suis sûr d’être bien dans le bon sens… moi ! J’arrive à Tannerre-en-Puisaye vers la fin de matinée pour le deuxième pointage.

Après une étape tranquillement vallonnée, je m’attarde un instant à l’auberge du coup de frein. L’accueil est toujours sympa et un café n’est pas de trop, car la matinée est bien longue quand on est réveillé depuis 1h du matin. En sortant de Villiers-Saint-Benoît, voilà une première belle bosse en escalier offrant trois niveaux avec replats. Je ne sais pas comment j’ai fait pour ne pas trouver cette route l’année dernière, je n’avais sans doute pas été jusqu’à la sortie du village, et j’avais grimpé un petit chemin le long du cimetière, qui finalement revenait au même. Quoi qu’il en soit, je me fais rattraper dans la montée par trois des cyclos de mon groupe de départ… c’est la destinée tragique de l’échappé ! Je repasse seul par la Ferté-Loupière un peu après midi. Je traverse cette fois le village dans tout son long, et dans le même sens après la boucle ayant mené à Tannerre-en-Puisaye. Sur la place de la mairie les deux poilus sont figés dans leur élan… peints en mauve ; tandis qu’un Jésus attend sur sa croix à la sortie du bourg, toujours aussi écarlate que l’année dernière. Il n’y a pas à dire, ils ont un goût pour les couleurs, ou au moins pour les contrastes, par ici ! En rejoignant les bords de l’Yonne, la route me paraît laborieuse. Une quarantaine de kilomètres monotones, plats, et la circulation des bagnolards du dimanche… déjà bien là ce samedi. Bref c’est l’ennui le plus total ! Après Villeperrot je passe sous un long pont apparemment inutile, dont les arches buttent à ma gauche contre la falaise, en fait un aqueduc enjambant l’Yonne à deux pas de Pont-sur-Yonne.

J’arrive dans la petite ville avec un léger vent de face, mais rien d’extraordinaire comparé au BRM 200 d’Andrésy d’il y a deux semaines. Je réalise mon pointage kebab / Perrier… mais sans le kebab pour ne pas plomber le bonhomme, et parce que de toute façon ce n’est plus l’heure. Le commerçant a vu passer un groupe de cyclo à 14h. Une bonne heure d’avance, rien d’étonnant, rien de grave non plus ; je suis largement en avance sur mon pointage de l’année dernière. C’est reparti, il n’y a pas franchement de différence dans la force du vent malgré le changement de cap. Moralité, ce doit être plus une impression qu’autre chose… L’église de Saint-Martin-sur-Oreuse arbore un curieux toit en tôle nervurée. Le résultat n’apparaît pas comme un bricolage hasardeux, ni un toit de hangar ; alors si l’acier permet de sauvegarder le reste du bâtiment, pourquoi pas. La fin du parcours me fait passer à travers une vaste plaine agricole aux noms parfois improbables comme Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes, qui malgré son nom m’étale aucun signe extérieur d’opulence. Après une petite portion de route assez passante pour traverser le bourg cette fin de samedi après-midi, je quitte Echemines pour les ultimes kilomètres. La route comme le paysage sont toujours plats, la terre des champs est griffée de motifs géométriques, et un soleil d’huile semble en lévitation à quelques mètres de l’horizon. Puis Fontaine-les-Grès réapparaît et c’est fini, en bien meilleure condition que l’année dernière. Un parcours finalement assez facile… mais à condition d’avoir roulé un minimum auparavant.

Pour en savoir plus :
le parcours ICI
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