Entre les manettes M050 et les M060 du groupe LX, pas de grande différence. Extérieurement, ça semble être la même chose. L’air de famille est évident avec ici les pièces communes marquées en vert… mais en plus de ces exemples, on peut trouver d’autres versions : avec des leviers pour petites mains ou non, des manettes anguleuses ou arrondies, des capots avec indicateur de vitesses ou sans… Bref, la gamme est large – et nébuleuse – et les pièces internes des gâchettes peuvent être différentes.

Ici, des leviers en version petite ou grande main.
Bien que les gâchettes se montent sur les leviers avec des fixations identiques – et sont donc interchangeables – en interne les pièces des mécanismes peuvent être assez différentes, comme pour ces versions à gâchettes arrondies ou anguleuses.
Dans cet article, il s’agit de reconditionner un ST-M050 aux commandes de shifters anguleuses. C’est parti !
Après avoir retourné la manette, on commence par retirer les trois pièces du tendeur de gaine.
Retirer ensuite la vis cruciforme du couvercle qui se soulève alors sans problème, en finissant par un léger mouvement de bascule vers le levier de frein afin de le sortir complètement. La manœuvre est facile en y allant en douceur… pour ne pas risquer de casser le plastique du capot.
On s’aperçoit de la relative simplicité du mécanisme… surtout quand on a déjà reconditionné la manette droite commandant l’arrière !
L’écrou central se dévisse dans le sens conventionnel.
Retirer la fine rondelle en cuivre.
Dégager le petit ressort central à l’aide d’une fine lame de tournevis.
Soulever la gâchette en faisant de petits mouvements de rotation pour l’aider à sortir.
Retirer délicatement la fine rondelle épaulée en cuivre – si elle n’est pas venue collée sur l’envers de la gâchette – et dévisser la petite vis cruciforme (flèche verte)… camouflée ici sous une bonne épaisseur d’oxydation !
En soulevant la plaque, on sent un ressort se détendre, c’est normal.
On peut alors le retirer.
Attention à ne pas perdre l’autre ressort, minuscule, autour du rochet. Le retirer lui aussi.
Déboîter le rochet et sa minuscule rondelle plastique du pivot sur lequel était enroulé le petit ressort. Attention, le rochet peut être fortement grippé sur son pivot.
Retourner le levier pour dévisser la vis BTR de fixation du mécanisme.
Séparer la plaque du reste du mécanisme.
La plaque est en fait un assemblage de deux tôles solidarisées par un pivot.
Sur le restant du mécanisme, séparer en la soulevant, la pièce en plastique de la gâchette.
Pour finir, il reste à séparer les pièces du barillet : un ressort au centre de la pièce en plastique, et un anneau cannelé en acier emboîté en dessous.
Le deuxième sous-ensemble est composé, en plus de la gâchette et de son axe, d’une rondelle épaulée prise entre les deux.
Voilà, tout est là… il n’y a plus qu’à nettoyer… et tout reconstituer ! Bref, après un bon dégraissage de toutes les pièces, le remontage peut commencer. Allons-y.
On commence par réassembler les sous-ensembles.
Les deux plaques et leur pivot.
Emboîter provisoirement l’axe terminé en croix à travers les deux épaisseurs de tôles pour que leur alignement soit parfait lors du serrage du pivot… puis retirer l’axe une fois le pivot serré !
Faire glisser simplement la rondelle épaulée (huilée) puis la gâchette sur l’axe. L’épaulement de la rondelle est orienté vers la base de l’axe.
Au dos de la pièce en plastique, remboîter l’anneau crénelé en acier pour reformer le barillet.

Retourner l’ensemble, et à l’aide d’une pince fine emboîter la queue du ressort dans le minuscule trou.
Emboîter délicatement le barillet sur l’axe huilé en amenant l’autre extrémité du ressort directement dans l’encoche de l’axe (flèche verte)… sinon, en transitant par la base de la croix, il y a un risque de démancher l’autre bout du barillet.
Les pièces étant dans la position de la photo, pour pouvoir rentrer la plaque il faut lui donner un léger mouvement de rotation (dans le sens horaire), pour avec son pivot faire tourner le barillet. L’empreinte de la plaque se trouve alors bien en face de la croix de l’axe – sans être gênée par le bord du barillet – et on peut l’emboîter.
Retourner l’ensemble, en faisant attention que rien ne se déboîte.
En restant appuyé sur l’axe pour que rien ne se démanche, faire tourner le barillet d’un quart de tour dans le sens antihoraire. On sent le mécanisme s’enclencher et l’ensemble se verrouille dans la position de la photo suivante.
Si tout va bien, les pièces étant dans la position de la photo – attention à l’orientation de l’axe avec son petit trou comme point de repère (flèche bleue) – contrôler la bonne résistance du ressort en tournant légèrement le barillet dans le sens antihoraire (flèche verte)… le retour doit être franc à la position initiale, preuve que le ressort est bien resté accroché aux deux bouts.
Replacer la rondelle puis le rochet sur leur axe.
Positionner le grand ressort de manière provisoire autour de l’axe, puis poser le petit, la queue le long de la gorge du rochet. Pour l’instant les deux ressorts se gênent un peu, essayer de les faire tenir le moins bancalement possible !
En accrochant le petit rabat de la plaque à la queue en crochet du petit ressort, emboîter la plaque sur les encoches de l’axe. Pas forcément facile, il faut avoir du doigté… c’est la seule difficulté de tout le remontage. En cas d’échecs, essayer l’inverse : tenir accrochée la queue du ressort sous la plaque, et en tournant les deux ensemble tout en rabattant la longue queue du ressort contre le rochet, emboîter la plaque sur les encoches de l’axe… C’est une autre méthode, mais pas forcément plus simple, question de dextérité encore ! Dans tous les cas, le grand ressort pas encore fixé gêne la manœuvre, mais il faut qu’il reste à peu près en place (ses spires derrière le grand rabat de la plaque).
Bref ensuite, visser provisoirement la minuscule vis pour éviter que le petit ressort se décroche… car il faut maintenant accrocher le grand ! Si tout s’est bien passé jusque-là, l’ensemble se présente comme sur la photo, avec la gâchette dans cette position.
Tourner le crochet du grand ressort pour l’amener contre le rabat de la plaque (flèche verte).
L’autre extrémité du ressort (flèches bleues) se trouve tout près, juste de l’autre côté du rabat de la plaque, contre la gâchette. 
Il faut la faire passer – à l’aide d’une pince fine – de l’autre côté de la gâchette. Au besoin, desserrer très légèrement la petite vis du rochet pour donner un peu de jeu et mieux faire passer la pince (ou faute de mieux, une lame de tournevis). Dans tous les cas, ne pas oublier de serrer complètement la petite vis du rochet à la fin de l’opération.
Positionner la rondelle épaulée (légèrement huilée) sur la plaque, avec son épaulement dirigé vers le bas.
S’assurer de la bonne mobilité du cliquet la deuxième gâchette. Au besoin, retirer le minuscule circlips pour dégripper l’axe ; sinon, mettre simplement une goutte d’huile en bout d’axe et faire des mouvements d’allers-retours au cliquet pour faire pénétrer l’huile… puis replacer le cliquet dans la bonne position (ressort dans sa gorge).
Graisser les crans du cliquet à l’extérieur du mécanisme (avec une graisse bien collante) et remboîter la deuxième gâchette en écartant légèrement le cliquet.
Remboîter le ressort, queue plongeante dans le petit trou de l’axe. Pour placer l’autre extrémité du ressort, faire tourner sa queue latérale d’un quart de tour dans le sens antihoraire pour l’enclencher dans l’encoche de la gâchette.

Poser la fine rondelle en cuivre, légèrement huilée. Attention à bien la centrer, car le haut de l’axe dépasse à peine.
Revisser le boulon en ayant mis sur son filetage du frein filet type Loctite 243. Attention à ne pas ni coincer ni écraser la rondelle en la décalant au serrage, car le haut de l’axe affleure la gâchette.
Replacer le mécanisme sur le corps du levier de frein, en le fixant avec la vis BTR.
Pour terminer, remettre en place le capot avec sa vis cruciforme, puis le régleur de tension de gaine de dérailleur… c’est tout ! Il reste à passer aux essais.
Si tout a bien été nettoyé et remonté, il n’y a pas besoin de mettre un câble pour accompagner l’action de retour, la montée comme la descente est nette et accompagnée de cliquetis francs.












