Adoptez un démonte roue libre Unior 1670.6/4… pour le massacrer !

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Il y a quelque temps je vous avais parlé de la fabrication d’un extracteur maison pour les roues libres à encoches larges… qui fonctionne très bien, mais réservé à un usage plutôt ponctuel. Pour un outil dont la vocation est de servir plus régulièrement – et à condition d’investir un peu – on peut faire mieux, voyons ça !

Chez Unior, les démontes roues libres sont solides et s’appellent souvent 1670 quelque chose. Différents modèles existent pour différents usages… Jusque-là, normal. Dans la gamme, le 1670.6/4 plus particulièrement, démonte roue libre 4 ergots pour BMX ne sert à rien ! … pour ce qui est des vélos « vintage ».

Alors, quel intérêt d’en parler ici ? Parce qu’en fait, il peut constituer une belle base solide pour se fabriquer ses propres extracteurs de roues libres 1 à 3 vitesses anciennes, car hélas, l’empreinte des ergots (nombre, diamètre, largeur, épaisseur) est la plupart du temps tout sauf standard. En photo, l’exemple de ces trois roues libres prises au hasard : trois types d’encoches différents !

Mais pourquoi prendre un extracteur Unior et pas autre chose ? De nombreux autres fabricants en proposent, des démontes roues libres type BMX. Simplement parce que l’acier est tenace, on ne prend pas de risque, la qualité est irréprochable. On est loin de la camelote chinoise ordinaire en guimauve, ces outils sont fabriqués a priori dans notre vieille Europe, en Slovénie.

Bon, ceci dit, le démonte roue libre 4 ergots Unior 1670.6/4 ne rentre toujours pas dans ce qui nous intéresse, en particulier les roues libres 3 vitesses anciennes conventionnelles… pour lesquelles trouver un extracteur est maintenant quasi impossible. Là, si vous êtes un habitué de mes articles, vous devez voir où je veux en venir : on va meuler l’outil Unior pour le façonner aux encoches de la roue libre en lui enlevant le moins de matière possible pour lui conserver toute sa solidité.

Attention, il ne faut pas faire du grossier, au contraire, il faut donner dans la délicatesse et la précision en meulant petit à petit pour approcher par essais successifs le profil voulu, jusqu’à ce que les ergots de l’outil réalisé épousent parfaitement les encoches de la roue libre, en rentrant le plus « gras » possible. Trop de jeu est l’ennemi de la solidité future de l’outil.

Une astuce pour que toutes les dents – surtout quand il y en a 4 – appuient parfaitement sur la face des encoches de la roue libre subissant les efforts de desserrage, à gauche donc : il ne faut meuler que la face de l’outil rentrant à droite (ce n’est pas forcément très naturel, mais comme quand on parle à une personne, son côté droit nous apparaît à gauche). Ainsi, toutes les dents restent alignées là où on en aura vraiment besoin à l’effort, et de l’autre côté, la légère perte de précision due au meulage n’aura aucune incidence sur la force et l’appui lors du desserrage.

Pour être plus clair, sur la photo les flèches vertes indiquent les parties meulées pour réaliser un outil à 2 (en haut) et 4 encoches (en bas).

En photo, 3 types d’ergots différents taillés d’après l’outil Unior d’origine (à gauche). Rien de standard donc. Bien que l’extracteur du bas comporte des dents très fines, bien utilisé, l’acier de la clé Unior résistera sans problème. Remarquerez également que l’intérieur de la clé d’origine – qui correspond à la taille d’un filetage 34,7 ou 35mm – n’a pas besoin d’être retaillé. Ci-dessous en exemple, 3 clés différentes emboîtées sur leurs roues libres respectives. De gauche à droite : The Best Wheel, J.Moyne, « Cyclo C ».

Une fois façonné patiemment à la perceuse de modéliste et/ou la petite disqueuse, selon votre patience et votre dextérité, il est important de se servir de l’outil correctement, j’en avais déjà parlé à la fin de cet article. Pas question de riper au risque d’arracher les dents notre extracteur fait maison… car la plupart du temps elles ne sont pas bien épaisses ! Que l’axe soit présent ou ait été retiré pour pouvoir passer l’outil, l’essentiel est de fixer solidement l’extracteur en prise. Ne pas avoir peur de bien serrer à la main. S’il faut retirer l’axe de roue pour que l’outil s’emboîte parfaitement dans les ergots de la roue libre, une grosse tige filetée équipée d’écrous et rondelles peut maintenir provisoirement l’extracteur bien en place. Il suffit d’appuyer fermement dans le sens antihoraire avec une bonne clé faisant bras de levier, et dès que la roue libre se débloque, dévisser progressivement l’écrou de maintien de l’outil sur l’axe tout le temps de l’utilisation de l’extracteur.

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