A. Denis – (≃ 1920)

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Dans le monde du vélo ancien, le nom de DENIS vous dit peut-être quelque chose comme fabricant de périphériques, et en particulier des potences « Azur » qu’on trouve encore de temps en temps, présentant sur les côtés des espèces d’ailes d’oiseau en creux, souvent peints en rouge.

OK, aujourd’hui ça peut sembler d’un goût assez douteux, mais peu importe. Il s’agit en fait d’une production des établissements  L(aurent) DENIS – Saint-Étienne – 42  et non pas de  A.DENIS – Saint-Jean-d’Angély – 17  comme pour le vélo présenté ici.

 

 

Un A.Denis peut aussi en cacher un autre, et cette plaque de cadre belge ne correspond pas à celle qui manque sur le vélo charentais de cet article.

 

 

Pour la petite histoire je déambulais au salon Emmaüs 2008 de Paris, et le stand des vélos étant pris d’assaut je n’ai pas réussi à trouver mon bonheur. Pourtant, au milieu de montures très ordinaires, un vélo début 1900 avait atterri là de manière inespérée, à prix raisonnable tout aussi inespéré, mais un bobo ne voulait pas le lâcher, l’inspectant sous toutes les coutures pendant plus d’une heure – si, si ! – chipotant sur tout… Tout en n’y connaissant visiblement rien. Grand seigneur, le plouc est reparti avec, rien que pour la selle ! J’aurais bien récupéré le reste, qui a dû – qui sait – finir à la ferraille… mais le trouduc parisien, désolé il faut parfois appeler un chat un chat, a un sens des valeurs bien à lui. Le patrimoine peut bien foutre le camp, l’essentiel est avant tout de flatter son ego, aucune négociation possible. Allez, j’arrête là ! En errant, frustré, dans le reste du salon – ce qui a sans doute guidé cet achat – je suis tombé sur une bicyclette d’un petit constructeur de Saint-Jean-d’Angély. N’étant pas insensible à la Charente-Maritime, loin de là, c’était foutu. Même si je n’aime pas les cadres pour dames, je suis reparti avec !

La bête est dans un bon jus je trouve. Tout de suite le pneu arrière fait trop neuf et choque un peu, mais pas autant que les pédales aux caoutchoucs trop propres et nets, et surtout les poignées de frein en plastique moderne. Rien de grave, mais ce sera bien sûr à remplacer.

Sur cette vue moins champêtre, on voit bien que malgré son âge, cette bicyclette reste une bonne base.

Les horribles poignées en caoutchouc vous l’auront fait remarquer : c’est un freinage par tringles et biellettes, sur des jantes 650b à chapeaux de gendarmes.

En regardant de plus près la colonne de direction, la plaque fiscale indique 1929. A-t-il été utilisé après, mystère. En tout cas ce vélo a forcément été produit avant. Vraisemblablement dans les années 20 ; 10 me semblerait présomptueux.

En baissant le regard, pas de plaque de cadre, malheureusement arrachée comme souvent sur les plus vieilles montures. Ne reste que le sigle « A.D » sur le tube vertical, et ce « A.DENIS   St JEAN D’ANGELY » sur le diagonal, mais c’est déjà bien !

Et pourquoi pas une datation toute fin années 10, vu les haubans arrivants parallèles et resserrés, boulonnés directement au collier de tige de selle ?

En tout cas voici une jolie selle en cuir bien conservée, présentant des flancs hauts assez inhabituels, surtout conjugués à un arrière fin accueillant les ressorts.

 

Remarquez ici que la selle vire un peu à gauche.

Rien de grave, mais ça ne devait pas être trop confortable à l’usage !

Elles sont décidément bien moches ces poignées blanches en plastique.

 

 

Vue sur le pédalier classique à plateau vissé sur la manivelle et bloqué derrière par contre-écrou. Le dessin du carter de chaîne – en aluminium, pourquoi pas – est simple mais réussi… avec au premier plan la pédale qui me semble d’allure bien trop récente.

 

Après avoir retiré une partie de la couche de crasse, le graisseur du pédalier ne semble pas avoir vu de graisse depuis bien longtemps…

À voir au démontage comment s’en sortent les roulements.

 

Étant donné que les garde-boue reprennent exactement la peinture du cadre, on peut déduire que ces réglages de tringles ne sont pas le résultat d’un bricolage hasardeux… mais trahissent plutôt un vélo d’assembleur plus que de constructeur, comme c’est souvent le cas des petites marques à toutes les époques.

 

 

Jante en chapeau de gendarme et garde-boue arrière percé régulièrement pour accueillir un filet protégeant les jupons de Madame… ou pourquoi pas de M. le Curé !

Entre les tendeurs de chaîne, les fixations du porte-bagages et celles du garde-boue, l’arrière fait un peu fouillis…

 

 

Mais finalement il est quand même assez sympa ce p’tit vélo, non ?

 

 

 

 

Si vous avez des informations sur ce constructeur :  A.DENIS situé à Saint-Jean-d’Angély – 17, ou une plaque de colonne de direction (ou même rien que sa photo) je suis preneur.

contact @ muzarde.com

 

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